Scrittura
DANS L'OMBRE BLEUE - Mars 2022
Dans l’ombre bleue de nos petites chemises, éclairerons-nous de nouveau nos ineffables prises ? Et alors aux corps, des anciens établis, retournerons-nous encore à nos faibles esprits ? Purs et circoncis serons-nous les emblèmes d’un échafaudage brumeux, d’un funicule terreux ? J’ai dans ces couloirs écrit la plupart des mots. Couloirs aux cent portes, où je me suis perdue. Et j’ai dans ces couloirs tant feints de me perdre, cherchant à rebours l’odeur de mon vieux cèdre. Celui qui m’a manqué, celui que j’ai aimé. Celle que j’ai trahi et celle que j’ai punie. Fils de toi, en fait de nous. Seront nous les uns les autres, entre un feu et un sang, les derniers de ce monde, ceux les survivants. Ombres de nos peaux, enchainés par ce choix, de descendre en guerriers, la matière éclairée. Ai-je été celui qui a ouvert la chair ? Ai-je été celle qui a maudit sa terre ? Que m’importe l’ancien. J’ai dans ce présent l’air de tout pouvoir et de tout re-briser. J’ai dans cet éclair, la Main de dieu bleue, et dans mon esprit ma jeunesse vieillie. Alors encore je construis l’érosion, de ma propre grandeur et de ma limoneuse prison. Et comme la pierre sous les mains de Michel Je tente l’éclosion en priant l’étincelle. Dans ma droite ruelle, je glisse à ta rencontre. La connexion sera le clou dès l’instant de la prise. La connexion sera métal qui me liera à l’assise.
INFANS
Texte original extrait du spectacle 'Merci Madame' en hommage à Barbara
"Ces violences, ces colères, celles du monde et les miennes, ne sont elles pas nées d’un silence honteux ? Souvent je les ai cru issues de mes mains. Et de familles mensonges et de mariages en secrets, et de jalousies impures sous le prétexte qu’elle t’aimait. Et elles m’ont bien correctionnées les fières moches et mal peignées. Et elles se sont trouvées si belles, les vieilles menteuses encadrées. Et elles égrènent leurs boules de suif, dans leurs pieux dénis de peur. J’ai reconnu leurs mains jaunies celles du silence et du trompeur. Oui, c’est bien elle qui fait semblant, qui restera pour les enfants. Par son schéma dévastateur, elle met au monde de vices en plaies, parce que juste par la peur on a gardé tous nos secrets. Mais bien que ces vieilles coupures distribuent leurs noirs instincts, demeurent au cœur de leurs armures, l’empreinte du bon magicien. Et ils changent le plomb en or, et ils viennent affuter leurs reins, en nourrissant de feu leurs sorts, les guerriers alchimistes embruns. Les enfants de novembre, artistes, de leurs éclats, ils nous éclairent. Et si nous en étions les fils ? Et si nous en étions les pères ?"
A TOI MAINTENANT
Texte extrait du spectacle 'Merci Madame' en hommage à Barbara
"Et du bout de ses doigts, je glisse. Et elle me dit d’un coin des yeux elle me rassure, je suis un fils. Et mes épaules, elle les contient, comme l’on cuit paroies de terre. De mots d’amour elle m’a conduit en protégeant mes os de verres. Et puis ces mots, et puis ces phrases, et puis ces notes, et ces accents. Et puis l’amour, et puis son père, et puis l’amour et ses amants. Lorsqu’on raconte récit de vie, on peut avoir l’air d’un poète. Lorsque l’on vie vraiment sa vie on a pas l’air on l’est de fait. Et ce chemin qu’elle a tracé en ramenant fraise des bois. Et ce chemin qu’elle a aimé, avec ses larmes, et puis sa foi. Elle nous le dit, prends le aussi et s’il te plait fais en le tiens. Je te le donne je suis partie. Je te le donne, Mets y tes mains."
PIETÀ
Texte extrait de l'album Maddessa Manât
Ce texte a été écrit à la base en langue française, et adapté par Cedric Savelli
"Abbia pietà Santa Maria, aiutami a smintica. U to aiuto lu vogliu, mamma di tutta via. Pianta issu batticore, quellu di colpa soia. Lu liame fra ellu, e me la mo alma un sa la divuzione. Vogliu apre li me oghji, n'ant'altre felicità. Da sentile vicinu, e po tutti si ne va. Lacrime, a l'alba nate battizendu mi l'oghji. Stranamente apparse, da un foca di mè, sonni attizzatu da se. Vittima, u mio corpu, d'un pudé lu tuccà. Si scansa in le so bracce, ch'un so ca da passà."
MADAME
Texte extrait du spectacle 'Merci Madame' en hommage à Barbara
"Je suis saoule de moi d’âme et de peur, car leurs âmes saoules me brulent et m’effleurent. Je suis saoule madame de leurs âmes seule, et si triste madame d’être aussi saoule. J’ai regardé madame chacun de leurs mots, et disséqué madame certains de leurs cœurs chauds. J’ai par mégarde madame exercée de mes charmes, pour attirer madame leurs âmes en larmes. Et j’aperçois madame à l’ombre d’un, que désolée madame j’ai encore faim. Je suis saoule de moi d’âme et de peur, car leurs âmes saoules me brulent et m’effleurent. Ils m’ont brulé madame avec leurs faux jours, leurs notes justes leurs silences aiguisés. Ils m’ont encensés embaumés en un jour et recraché comme un noyau usé. Et j’ai laissé madame le vide m’envahir. Et aux creux de ses mains j’ai posé mon désir. Le silence à son tour vint resserrer mes plaies. Et c’est au point du jour que j’accueille la paix."
FRACASCENDO EN UT MINEUR
Je claudique dans cette cloque qui dépérit dans l’hyper top. Cette marmite explosera quand la dernière goutte clappera. Alchimiquement j’étoufferais jusqu’à reprendre un souffle court. Jusqu’à demain j’exhausserais ce non-retour. C’est un mélange de trente pas et de rechute face contre terre. C’est des milliers d’heures communes avec des instants définis qui ont marqué comme une enclume mon dos mon sang et les artères. Qui font demain ce que je suis en laissant le reste à hier. Je vomis ce trop-plein de moi. Et je grandis sortant de ça. Je bénirais tout leur défaut et attendrais celui là-haut. Je mélange tous mes amants avec mon père et ma maman.J’ai juste perdu l’autre de moi quoi-qu’il est peut être encore là. Je rêve d’eux de mon enfance. De trop de larmes et d’obédience. Je hachure mes espérances de veines phrases qui périclitent. Je les sublime puis desimprime en un clin d’oeil je les supprime. De mon aura et de ma peau. Ils n’ont plus en moi de tempo. Mouvement vif et éphémère goutte un dernier baiser à terre. Et eux chanceux de virevolté, dans mon azur de pénétrer. J'aurais aimé de leurs instants leurs gouts leurs âmes et leurs blessures.J’aurais griffé de toutes mes dents leurs peaux d’amours d’anges d’antan. Suis-je bien lasse d’accompagner. De leur faire croire de me prouver. Qu’un paradis n’est pas aimé ses cadenas mêmes choisis, et que nos chairs même prudentes se réalisent dans l’ardente. Mais dès l’instant où l’on s’effrite tout disparaît dans la marmite. Je me sens seule et désuète.Je me sens vielle et presque en miettes. Pleines de défaut et d’à peu près, Je plie genou je tire un trait.Je me sens laide et en squelette. Comme un pain rassis qu’on émiette. Je veux bruler cellules aux vents redevenir un battement. Et à l’instant cet ange blond qui à frôler ses ailes aux miennes, vibrant ses cordes autour de moi me laisse dans un drôle d’état. Et c’est un gout de liberté que sa saveur a déclenché, et c’est au bout de cet été que j’enverrais le tout valser.
L’ARTISTE
Introduction du podcast 'Passe boire le thé'
"Créer envers et contre tout, créer comme l’on respire. Comme une l’ultime quête, un dernier souffle qui provoque le présent constamment. Artisans du présent, se jouant des limites face aux milles vents contraires. Les artistes comme on les nomme ne cesse de le dire jouer encore et encore voila le secret, retrouver son âme d’enfant et surtout ne plus s’en séparer. Alors ce colonisateur d’éphémère, funambule en équilibre sur les ligne des conventions, celui là même qui flirter avec nos émotions pour en faire jaillir la magie c’est lui que l'on admire c’est lui qui nous fait sursauter le cœur. Se jetant plein d’amour dans les bras de la vie. par ce que peu importe le flacon pourvus qu’il est l’ivresse l’artiste parce qu’a l’instant ou il goutte l’ivresse de vivre, il est vivant Mais ne vous m’éprenez pas car le flacon a bien été choisi, forger par son précieux contenant. Le traceur de tranchées libre, Artisan acharner du présent, l’alchimiste des temps moderne a bien pris soin de préparer les ingrédients. L’instinct qui le guide mais aussi a la quête qui l’anime. Aucune utilité de suivre son pas, ce qui changerais vraiment les choses c’est que chacun d’entre nous nous reconnaissions le droit d’être comme lui, et même mieux le droit d’être lui ou elle ‘ L’Artiste."
LA CULTURE
"Qu’est-ce la culture finalement, culture des mots, des esprits culture de la terre aussi, celle de nos vies, de notre histoire de notre langue. La culture celle pour laquelle on se bat ici et là, surtout ici !!! Alors comment la transmette et à qui ? Pour quoi la transmettre, et à quel prix ? Internet a définitivement décloisonné l’accès au savoir, ce qui a fini par éradiquer digues et rempart qui réservait fut un temps la dites culture aux gens cultivés. Mais le chemin demeure ardu, la culture reste encore reléguer au rang d’animation ou d’activité du dimanche. Renforçant ainsi la confrontation entre éducation nationale et éducation populaire. Comment prouver l’urgence de la transmettre, cette graine vivante. Comment renverser le mouvement, pour celle-là qui sans frontières sans peur, curieuse de tout, dévoreuse créatrice, insatiable, fait grandir nos âmes. Être cultivé ne se résume plus à la science des mots des livres, ou à l’obtention de mille et uns diplômes. Dans notre société foisonnante qui bouge sans cesse les lignes de l’éducation et de la pédagogie, la culture bannière au front réinvente sans cesse la transmission d’informations. Et si le courage de cette culture pouvait changer le monde et faire de nous, de nos enfants des êtres libres de penser, libre de rêver, et surtout libre d'êtres heureux !!!"